19 juillet 2023

Dieu, notre Père, nous venons prier, nous venons à la source.

Parce que notre monde s’est asséché et que nous mourrons, pris que nous sommes entre le consumérisme des uns,- dont nous sommes parfois-, et la misère criante des autres.
Parce que notre monde nourrit ses guerres insensées et affame des populations entières.

Nous venons prier, écouter ta Parole surtout, nous redire qu’une Source existe et qu’elle peut jaillir, re-jaillir, que des déserts peuvent refleurir

Qu’il y a un Chemin,  -une voie sacrée – jamais souillée, et qu’au fond du fond de chacun de nous, de chaque être vivant, ce Chemin a déjà été tracé, qu’il est déjà frayé. Si nous voulons bien te laisser dessiller nos yeux, ouvrir nos oreilles assourdies par le bien-être, libérer nos voix de l’indifférence,

Pour qu’il jaillisse encore en nous, à travers nous, le chant d’espérance de la jeune femme Marie pour les pauvres de son peuple.
Un chant que l’Esprit sait relancer, d’âge en âge, dès qu’il trouve un passage en quelque bonne volonté.

17 juillet 2023

Jésus, Seigneur,

La prière de Marie est lourde de la prière de tant et tant de mères aujourd’hui…

La supplication de la mère dont l’enfant est aux prises avec une terrible maladie,

Le désespoir de la mère dont l’enfant réclame de la nourriture, quand en tant de lieux du monde aujourd’hui il n’y a plus rien à manger,

Le tourment de la mère dont l’enfant a pris les armes, contre des frères, ou a pris la mer pour fuir vers un eldorado à hauts risques,

L’impuissance de la mère dont l’enfant s’égare dans la drogue, la délinquance, la violence de ces derniers jours,

Jésus, la prière de Marie est lourde de celles de ces mères qui se sentent comprises, écoutées, réconfortées par elle,

Toi, Seigneur, écoute, entends la prière de Ta Mère !

16 juillet 2023 – Notre Dame du Mont Carmel

Seigneur, Dieu d’Élie et de Marie, en ce jour de fête pour l’Ordre du Carmel nous voici devant toi, conscientes autant de la beauté et de la pertinence de notre vocation que de la fragilité de l’avenir pour nos Communautés.

Et pourtant nous le croyons, nous avons et nous aurons une place à tenir au cœur de ce monde. Une place le plus souvent discrète et cachée, mais non moins essentielle.

Lorsque tu appelles, Seigneur, c’est toujours pour que nous nous mettions en route. Cela suppose que nous nous risquions à l’inconnu, que nous quittions nos certitudes, et cela non seulement une fois mais chaque jour de nouveau. Ce n’est qu’à ce prix que nous permettrons à la vérité de se creuser en nous et à travers nous au cœur de nos sociétés qui ont du mal à tenir le cap. Ce n’est qu’à ce prix que nous découvrirons le centuple promis et que notre joie pourra faire signe. Ce n’est qu’à ce prix que nos traversées pourront encourager d’autres à ne pas craindre d’affronter les leurs.

Réveille en nos cœurs, Seigneur, ce premier amour qui se donne éperdument et qui espère tout.

Réveille, mobilise en nous cette foi pascale qui saura rendre effective ta puissance de Vie. Car d’avance elle a traversé tous nos déserts et nos nuits, et nous t’en bénissons, Dieu, qui peux tout en celui qui se confie en toi.

15 juillet 2023

Oui, Père, que soient pleins d’allégresse désert et terre aride, que puissent être fortifiés les mains qui faiblissent, les genoux qui chancellent. Ton Esprit encore et encore peut faire cela, si nous lui offrons le très peu de notre foi et de notre acquiescement sans retour. Que Marie, Notre Dame du Mont Carmel appuie notre prière ce soir, au nom de Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Frère.

11 juin 2023 Dimanche du Saint-Sacrement

Nous voudrions laver ton nom, lorsqu’il est utilisé pour justifier un acte de barbarie !

Nous voudrions redire que tu n’as jamais légitimé aucune violence ni vengeance, que tu as révélé un Dieu Amour, amour inconditionnel, de tous, de chacun. Amour mené jusqu’à cette extrême…de se laisser manger ! Pour que nourrie de cet amour l’humanité, peu à peu l’assimile jusqu’au jour où elle en sera transformée de l’intérieur.

« Je mettrai en vous un esprit  nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » – promesse en Ézéchiel, le prophète (Ez 35, 26)

Si l’Église fait l’Eucharistie, il y a trop de places vides dans nos célébrations ! Il y a ceux qui ne viennent plus à la messe parce qu’ils n’y comprennent rien. Et ceux qui choisissent d’assister à des messes où précisément ils ne comprennent ni la langue ni le rituel, estimant préserver ainsi transcendance et mystère.
Seigneur, ce mystère est trop grand en effet, trop inépuisable, il nous « comprend », nous enveloppe trop, jusqu’en nos corps même, pour que nous renoncions jamais à chercher à l’approcher. Que ton Esprit saint relance le travail théologique et surtout que nous sachions en renouveler les traductions liturgiques et ecclésiales qui en découlent.

28 mai 2023 Pentecôte

Esprit Saint, tu es visitation sur notre sol quotidien, germination en profondeur,

appel à naître, joie qui danse,

éclatement de vie!

Viens, Esprit Saint, visite-nous!

C’est toi qui tisses nos heures silencieuses et jusque dans les fibres cachés de nos êtres,

toi qui burines notre sol.

Tu fais craquer nos peurs, tu fissures les barrages qui retiennent en nous le grand flot de la Vie!

Viens Esprit Saint, visite-nous!

Viens toi-même intercéder en nous pour ceux qui souffrent,

pour ceux qui blessent et qui détruisent,

pour ceux dont l’humanité est en danger.

Viens, Esprit Saint, fais éclater ta Pentecôte au fond de nos coeurs

et souffle sur le monde un vent de Paix!

Toi qui fais toutes choses nouvelles, viens! Visite-nous!

10 avril 2023 Pâques

Relevé ! Relevé !

Jésus, jeune mort de printemps

en toute hâte, sans être vu, à notre insu,

précédant le soleil,

Tu as roulé la pierre qui emprisonnait la vie

Comme une porte dégagée de ses gonds, elle bat aux quatre vents !

Et nous, étonnés de joie,

bouleversés d’oser croire,

 le chant nous vient aux lèvres avant les mots :

Alleluia, Alleluia !

 Louange à toi, Jésus, Premier Vivant !

Triduum Pascal 2023

Vendredi saint

Un nouveau jour se lève, et tu sais désormais, Seigneur Jésus, que ton sort est scellé. Derrière toi une nuit de prière et de combat. Une nuit de solitude. Mais pour rompre le coeur fermé de l’homme, tu acceptes d’aller jusqu’à rompre le tien sur la croix.

En toi, Jésus, Dieu se révèle comme l’Amour qui n’est qu’Amour. Et quand l’amour ne rencontre pas l’amour, quand il se heurte à nos refus, il reste impuissant. Il ne peut plus offrir rien d’autre que ses propres blessures.

Tu te retrouves seul, Jésus. Tu vois Judas sortir dans la nuit et tu dis à tes amis « Là où je vais, vous ne pouvez pas aller. » Tu prends sur toi la solitude ultime que rencontrent les éprouvés quand l’abîme de la douleur devient précipice où tout chemin s’arrête.

Tu te retrouves seul, Jésus, et tu rejoins par là tous les meurtris, solitaires comme toi, la foule des étrangers sans nom, tous ceux qui tiennent au bord du désespoir, ceux qui tendent une joue, puis l’autre.

Au milieu de ce monde en déroute, au milieu des inimaginables cruautés dont l’être humain s’avère capable, au milieu des drames qui se jouent à nos portes et des révoltes qui habitent parfois notre propre cœur, Jésus Seigneur, donne-nous de nous tenir tout près de toi, de demeurer là où tu as su demeurer jusqu’au bout : en ce lieu intime où Dieu continue de demeurer, silencieux, premier atteint de nos douleurs.

Que nul ne succombe au vertige du néant, à la nuit du désespoir. Nous te le demandons en appelant sur nous tous en ce jour le Souffle de fin silence, lien d’Amour qui scelle la communion entre toi et le Père, dans la mort même, et jusqu’au-delà !

Samedi saint

Seigneur, Dieu des Vivants, ce Samedi Saint nous déconcerte. Aurais-tu déserté le Golgotha, impuissant ? « Ce Dieu-là ne vaut rien qui ne décloue pas son enfant », nous lance-t-on. Que faire de ce sentiment de scandale et de déception ? Même Jésus, supplicié, en agonie, t’a lancé cette ultime incompréhension, alors que tout s’écroulait. En lui, nos questions et nos révoltes trouvent écho. Si Jésus lui-même a lancé ce cri, oserons-nous le faire nôtre et laisser notre propre sentiment d’injustice, de colère peut-être aussi, trouver son chemin vers le cri ?

Il est difficile de te croire là, Seigneur : au coeur même du dénuement, de la souffrance et de la désespérance. De te voir rejoindre les humains dans tous leurs cris, déchiré, endeuillé.

Meurtri, démuni, inconsolable, tu oses te montrer vulnérable. Mais c’est tellement indicible que c’est ton silence ce soir qui crie au milieu de nous. Et ton absence vaut pour présence, ici et maintenant.

Au seuil du Sabbat, à l’heure où l’on ne distingue plus un fil noir d’un fil blanc, elles se tiennent encore là, les femmes, hors de leurs maisons, hors de la place que les traditions leur attribuent.

Ce soir, d’autres allumeront les bougies du Sabbat, d’autres accueilleront la lumière immémoriale, car elles n’ont pas fini avec les ténèbres. Elles n’ont pas fini avec ton corps meurtri et déserté par le souffle, Jésus !

Elles ont à cœur maintenant les gestes à poser pour entourer la mort, pour enraciner la vie jusqu’au bout, dans un respect dont tu leur as toi-même montré la voie.

Les femmes veillent. Elles savent se tenir entre jour et nuit, entre mort et vie, entre souffrance et apaisement, dans une fidélité dont rien ne peut les détourner.

Avec elles, nous voici pour entrer ensemble dans le silence, veilleurs pour qui pleure ce soir, pour ceux et celles dont les plaies appellent guérison, libération, pardon.

Nous voici, Seigneur. Nous ne te laisserons pas seul.

Pâques

Vous qui l’avez vu et cru, courez,

courez sur toutes les routes et les places,

révéler le grand secret de Dieu !

Allez dire que la nuit est passée,

que tout a un sens,

que les pleurs sont rosée,

que chaque goutte est une étoile.

Allez dire que les plaies guérissent,

allez dire que le désert fleurit,

que l’amour a désormais gagné,

que la joie n’est pas un songe !

Allez dire que la joie a un visage,

précisément celui qui a été défiguré par la mort,

précisément celui qui a été transfiguré par la Pâque.

Aujourd’hui, précisément maintenant, ici. 

8 avril 2023 – Samedi saint

Eux cherchent à te saisir. Elle, elle ouvre les mains, un geste de douceur qui fait barrage à la violence. Un geste qui devance la trahison et la mort et qui, déjà, annonce un au-delà.

Parce que l’amour ne se résigne jamais, l’amour voit plus loin.

Seigneur, donne-nous d’être capables de prolonger le parfum du geste de Béthanie envers ceux et celles qui autour de nous aujourd’hui souffrent violence en leur vie. Qu’ils puissent savoir ta Présence comme un baume d’espérance et de la fidélité d’un Dieu proche des plus souffrants de ses enfants.

7 avril 2023 – Vendredi saint

Seigneur, inquiets, incertains, pleins de questions, nous le sommes avec les disciples à l’heure où se joue leur capacité à te suivre sur ce chemin douloureux où tu t’engages.

Que notre coeur trouve en toi l’assurance d’une fidélité qui n’est pas d’abord la nôtre, mais la tienne.

Que ta paix affermisse tous ceux et celles qui aujourd’hui encore traversent leur Passion. Que leur foi ne défaille pas, que la nôtre soit plus assurée…

Nous t’en prions, toi qui ne rougis pas de nous appeler tes sœurs, tes frères, Fils du Dieu Vivant !